caractère (sale et propre)

Protégé : les archaïsmes de la Realpolitik et du droit-de-l’hommisme

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 26 décembre 2007

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Protégé : le corps sans fonction

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 13 décembre 2007

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Protégé : le mot est une chose

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 4 décembre 2007

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Les rapports différentiels/l’aliénation

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 21 novembre 2007

A quel point l’être humain au XXe siècle – j’ai encore quelques trucs à articuler avant de tracer des lignes de fuite – à quel point il est enchaîné, c’est dingue. C’est le terme qui revient, « chaîne » : « la chaîne parlée » saussurienne, « la chaîne signifiante » lacanienne. Vous avez un être humain sans origine, on l’a vu, qui parle une langue qui ne fait que passer par lui, qui vit une vie de passage, qui est dépassé, débordé de toutes parts. Ce n’est plus un point de vue leibnizien impliquant la totalité infinie du monde, c’est un point de vue impliqué dans une totalité indéfinie. Et c’est tout un jeu de rapports différentiels et combinatoires qui se met en place pour concevoir quelque chose qui est quand même une aliénation fondamentale d’un être humain impuissant, ballotté indéfiniment sans jamais avoir aucune prise sur rien, déjà même plus sur lui-même. Regarder le structuralisme, c’est une conception révolutionnaire, qui rend possible de concevoir en termes de mouvements, de rapports, de fonctions, c’est fondamental, mais il a quand même aussi fabriqué la dépression du XXe siècle, quand les idéaux fabriquaient l’hystérie du XIXe.

Alors, d’abord, les rapports différentiels. Il faut aller les chercher là où leur conception émerge, là où se dessine le structuralisme, dans les cours éblouissants, incroyablement clairs et rigoureux de Saussure. Saussure, il prend une lettre comme exemple, il prend le t. Il écrit 3 petits t manuellement – les structuralistes adorent les schémas – le premier assez classique, le 2e qui ressemble à un A et le 3e à une croix. t-saussure.jpgIl montre donc plusieurs variantes du t, suggère qu’on peut l’écrire n’importe comment, la seule condition, c’est qu’il ne ressemble pas aux autres lettres de l’alphabet. Vous pouvez écrire les lettres comme vous voulez, du moment qu’on ne les confond pas. Si vous vous rappelez les moments où vous avez mis au point votre graphie, c’est une question qui s’est posée d’elle-même. Vous avez une notion d’arbitraire, il répète le mot, qui s’impose. Le choix des signes est arbitraire, ils ne correspondent pas aux sons, ils s’écrivent n’importe comment donc, leur valeur – là on entre en plein dans le structuralisme – leur seule valeur, c’est par un rapport d’opposition et de différence qu’ils la prennent. Vous avez, au niveau diachronique, toute une historicité, sans origine, on l’a vue, et au niveau synchronique, l’arbitraire des signes qui ne fonctionnent qu’à se différencier les uns par rapport aux autres dans la chaîne. Alors, c’est énorme comme mécanisme de pensée, ça a désespéré l’humanité, franchement, ça l’a complètement abattue, mais la conception en termes de rapports différentiels et de combinatoires, elle est exquise. Et je reviens dessus, non pas pour expliquer le structuralisme, je ne suis pas historien, je m’en fous, tout le monde sait ce que c’est, mais parce qu’il faut en faire quelque chose, car c’est un truc qui est resté quand même sacrément impraticable jusqu’à ce qu’on en arrive aux conceptions, par exemple, de recodage et d’axiomatiques capitalistes de Deleuze et Guattari.

Bon, le structuralisme, ça donne un être humain renvoyé indéfiniment au niveau diachronique à une origine effondrée et au niveau synchronique à un terme effondré. Il faut voir que c’est un système qui ne repose sur rien, qui ne correspond à rien, qui est parfaitement inconsistant, qui ne tient qu’à renvoyer indéfiniment à quelque chose qui… manque. Là, vous avez l’articulation du désir. Le désir articulé comme manque du Banquet de Platon. Il faut ressentir la vanité de la course inlassable d’un être humain après quelque chose qui lui échappe. C’est physique. C’est le désespoir même. C’est l’impuissance fondamentale : ne plus avoir aucune prise, rien dans les mains, plus aucune vérité, aucune origine, aucun terme, l’essoufflement, l’épuisement d’un corps perdu, éperdu, dépassé, aliéné, complètement fou. Les gens vivent comme ça, maintenant, partout, les gens ne vivent qu’avec ce désir qui tend, se tend vers quelque chose qui renvoie à autre chose qui renvoie à autre chose et encore, indéfiniment. Atteindre un terme, bloquer les renvois, court-circuiter les rapports, c’est faire effondrer le système, c’est se confronter à la nullité totale, à l’invalidité des termes, au leurre absolu.

Enfin bref, on n’en est pas là, pas encore. A ce moment-là, au XXe siècle, ça se pose en termes de différences et d’identités. On a un jeu de rapports dont les termes se tiennent les uns les autres donc et qui ne reposent sur rien, qui sont arbitraires et qui ne prennent même pas leur valeur de leur origine, puisqu’on ne peut pas y remonter. Vous avez l’être humain qui se laisse concevoir dans ce jeu. Par exemple un psychologue comme Pierre Janet, il va passer des heures dans ses cours à décrire tout ce processus de différences et d’identités. L’idée, c’est que pour que l’être humain se distingue, s’individualise, existe en tant que, appelez ça comme vous voulez, individu, sujet, ou je ne sais quoi, il faut qu’il se différencie et s’identifie. Le complexe oedipien de Freud, il marche comme ça aussi. Enfin bon, peu importe. Ce qu’on voit, c’est que l’être humain, il va fonctionner comme la lettre t de Saussure, il n’a aucune valeur en soi, il prend sa valeur de ce rapport que j’ai eu besoin d’appeler situationnel, parce que c’est ce qui me paraissait le plus à même de le concevoir. L’être humain va situer en se situant et se situer en situant. Il va construire son identité en se différenciant, sa différence en s’identifiant, mais ça va au-delà, il entre dans un mode d’existence où tout est situation. Si vous avez suivi, vous voyez les conditions pour que ça marche : il est condamné à n’être rien, à être absent pour tirer sa valeur de son rapport situationnel. De là à dire que tout ce qu’il fabrique est bidon, oui, je le dis sans hésiter, ce qu’on appelle faire sens, donner et prendre sens, c’est bidon, les émotions, les pensées, tout ça c’est une fabrication qui n’a pour fonction que de situer et d’être situé. Il faut voir comment Lacan conçoit l’être humain, à quoi ça amène le structuralisme, l’effondrement de l’origine et du terme – j’utilise la polysémie du terme « terme » donc –, eh bien le sujet lacanien, c’est celui qui ne sait pas ce qu’il dit, évidemment. Tiens, pour faire une blague, on peut dire que l’être humain est vidé de sa substance. Il faut voir vraiment à quel point il est hagard ce « sujet », à quel point il est dans une économie d’interdépendance, de dépendance, de lien, d’aliénation. Il faut voir qu’il est tout le temps au bord de l’effondrement, qu’il ne tient qu’à ne pas être pour se situer en tant que, je reprends la formule lacanienne, « présence d’une absence » renvoyée indéfiniment de termes en termes. Le « stade du miroir », c’est la description rigoureuse de cette étape où le « sujet » est ravi à lui-même, « barré », condamné à lutter pour ne pas disparaître à se fonder dans un renvoi indéfini d’objet petit a en objet petit a. Je ne rentre pas dans le détail, l’idée c’est comment Lacan articule l’être humain comme une lettre saussurienne, un être humain qui désire ce dont il manque et qui manque ce qu’il désire parce qu’il le désire, afin de situer ce qui n’est pas pour se situer là où il n’est pas dans ce qu’il n’est pas. Ca n’a rien à voir avec la négation hégélienne, contrairement à ce que tout le monde dit, contrairement à ce que Lacan revendique, parce que le sujet lacanien est déjà mort, puisqu’on parle de différence, là on en tient une énorme.

Il faut voir que si l’être humain arrête de désirer, s’il ne situe et ne se situe plus, tout s’effondre, puisque rien n’a de valeur en dehors de son désir qui se joue du rapport situationnel. Ca c’est très important, ça par exemple, c’est hégélien : il faut plus que jamais prendre le risque de disparaître, de s’effondrer. Car il se trouve, comme je ne me lasse pas de le répéter, que c’est quand tout s’effondre que l’être humain peut enfin jouir, avoir la jouissance. Mais on n’en est pas encore là.

Protégé : « il y a 10 sortes de gens »

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 12 novembre 2007

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Protégé : « On ne part pas… » Mauvais sang, Rimbaud

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 7 novembre 2007

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Art, Politique, Philosophie et bric-à-brac

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 22 octobre 2007

Mathilde Monnier – Tempo 76

Oui d’accord, mais ce n’est pas tout de dire : « Dieu est mort » (Nietzsche) ou « Karl Marx, c’est fini » (Duras), ce n’est pas tout de bloquer les universaux et les idéaux… comment dire… le faire au niveau théorique, c’est fabriquer un idéal anti-idéal, c’est tout, c’est toujours un idéal. Ce n’est pas parce que les idéaux sont tombés qu’ils ne continuent pas de fonctionner : « Ce Père n’interdit le désir avec efficace, c’est ce que nous enseigne Totem et tabou, que parce qu’il est mort et j’ajouterai : parce qu’il ne le sait pas lui-même, entendez qu’il est mort (…) le désir n’en sera que plus menaçant et donc l’interdiction plus nécessaire et plus dure : Dieu est mort, plus rien n’est permis. » (Lacan). Alors, la question, c’est bien de voir jusqu’où ça va cette mort de l’idéal, il ne faut pas avoir peur de l’onde de choc, concrètement, il faut aller les voir, ces conséquences, voir tout ce que ça rend possible. On n’est pas obligés de s’enliser dedans après tout.

Alors bon, dans l’art, c’est sûr par exemple, ça, les artistes, ils ont compris tout de suite ce que ça leur rendait possible, « Un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux. – Et je l’ai trouvée amère. – Et je l’ai injuriée. » (Rimbaud). Il y a tout un foisonnement de possibilités dans l’art, avec des gens dont le travail, tient, marche, alors que vraiment ils n’ont rien à voir les uns avec les autres, ils ne vont pas du tout dans le même sens, ils ne se situent pas dans les mêmes… je vais dire, c’est une sorte de blague… leurs phénomènes ne se situent pas dans les mêmes structures… c’est comme ça qu’on peut voir quelqu’un comme Giuseppe Penone, la tâche prodigieuse à laquelle il se consacre, l’espèce de chose gigantesque comme ça, avec un dévouement minutieux, l’individu qui se dépasse face à quelque chose de plus grand – ça fonctionnerait presque comme un idéal – sauf que ce truc qui le dépasse, c’est l’individu qui le fait dépasser et donc précisément c’est l’individu qui le dépasse de se dépasser, c’est-à-dire, c’est ce qu’il y a de plus fort dans un idéal, parce qu’au départ un idéal c’est ça, ce n’est pas qu’une vieille chose qui ne correspond à rien, à savoir l’augmentation considérable de la puissance… et à côté par exemple il y a Rauschenberg, il n’a pas du tout les mêmes problèmes, il n’a pas du tout les mêmes besoins, les choses ne se présentent pas à lui de la même façon, ça n’a rien à voir, il est blagueur lui, il repousse les limites, il se dit « bon alors la composition dans un tableau ça marche comme ça, les couleurs, les lignes, les formes, etc… bon et si je m’amuse à faire pareil mais avec les matières ? à mettre du tissu, du bois, de l’organique, des matières nobles, des jeans, des oiseaux empaillés, etc… bon et si je continue et que je fais pareil avec le tableau lui-même, je mets une porte ici, et puis je mets une chaise à l’autre bout et je les relie, etc… », Rauschenberg, il va voir jusqu’où ça mène, il va très très loin évidemment, quand il fait ça, il dit ce que c’est l’art pour lui, à quoi ça peut lui servir et comment il peut s’en servir, là, ça, c’est rendre possible, c’est génial… et à côté il y a Sophie Calle, et c’est encore complètement autre chose, ce n’est pas à l’opposé, ce n’est pas en contradiction, c’est ailleurs, avec d’autres problèmes, d’autres bricolages, bon il y a tout ce qu’on voit au premier degré, la plupart des gens s’arrêtent-là parce qu’ils adorent les trucs de midinettes, ils ont raison, c’est là, si ça les amusent, c’est génial, mais bon, on peut aussi lui faire le crédit de savoir plus ou moins ce qu’elle fait, alors ce qu’elle fait… eh bien, elle ne fait rien ou plutôt elle fait en sorte que les choses se fassent, elle rend possible les choses… alors c’est évènementiel, on peut regarder l’événement lui-même, fantasmer sur les aléas de l’image de la personne, se dire tiens là elle est malheureuse, tiens là elle est hystérique, tiens oh la pauvre, etc… j’aurais tendance à penser que là on tombe dans le piège… ou on peut utiliser l’immense recul que ce travail prend sur l’art et toutes les questions qu’il lui pose et là, il me semble que c’est très réjouissant… bon je pourrais prendre d’autres exemples, mais quoi qu’il en soit avec la cohabitation de travaux comme ça qui n’ont rien à voir, qui ne se parlent même pas de loin, forcément, le premier truc génial, c’est qu’on ne peut pas avoir de grille de lecture pour les apprécier. Je veux dire avec des démarches aussi différentes, toutes les possibilités de définitions se paralysent : qu’est-ce que c’est l’art, qu’est-ce que c’est le beau, qu’est-ce que c’est le travail, qu’est-ce que c’est un individu, etc… sont autant de questions qui ne peuvent plus se poser. Il n’y a rien à chercher derrière, ça ne renvoie à rien, ça n’est pas l’image de quelque chose, ça ne se situe pas par rapport à un idéal et on n’en déduit rien. La seule chose à laquelle ça renvoie, c’est à la (dé)marche de l’artiste. Alors ils ont raison les gens quand ils se disent qu’ils auraient pu le faire en voyant certains travaux, parce que ça se pose précisément en ces termes, un artiste, il saisit les possibilités et il rend possible, qu’il se serve d’un truc pour en faire un truc qui sert à autre chose, ou à rien, qu’il se serve de ce dont il ne se sert pas, qu’il ne se serve pas… C’est pour ça que c’est catastrophique les courants, le « land art », le « pop art », « l’art conceptuel », non, non, l’idée c’est vraiment d’être confronté sans arrêt avec des bouts de définitions qui s’effondrent parce qu’il y a à côté quelqu’un qui fait autre chose. L’idée, c’est vraiment que toutes les portes soient ouvertes. Bon, là c’est concret, ce n’est pas une question de discussions théoriques à l’infini sur la fin des universaux, là ce sont des actes, des possibilités, de la puissance. Il faut le vivre, c’est tellement réjouissant.

Ensuite, je ne sais pas, je vais prendre un autre exemple, la politique, c’est le plus marrant, parce que les idéaux n’ont jamais fabriqué la politique, mais que pourtant c’est la politique qui en fabrique le plus. Je ne sais pas pourquoi, il faudrait vraiment que je me penche dessus, mais absolument tout dans le discours politicien tient de l’idéologie et du dogme, le social, l’économie, le droit, etc… c’est forcément articulé sur des grilles de lectures toutes faites, où chaque idée impliquent et subsument autre chose, il y a tout un jeu, que j’appelle de situation donc, qui arrive parfois à des contradictions complètement absurdes… Alors ça va être : un artiste de gauche est forcément élitiste, il y a des raisons à ça, qui tiennent en quelque sorte, par exemple son approche par rapport aux règles, à la loi de sa discipline est radicale, donc ça le situe à gauche, mais bon, au final il est élitiste… Ou avec l’économie, c’est caricatural, même les plus brillants butent forcément sur le choix entre les classes moyennes et les privilégiés et font tenir toute l’articulation de leur stratégie par rapport à leurs partis pris idéologiques… Bref, il y a tout un imbroglio de situations, d’implications, d’inductions de toutes sortes avec des idéaux fantômes qui balisent et étouffent tout. Evidemment, c’est complètement tyrannique. Je rentrerai dans le détail une autre fois, c’est très amusant. Et puis à côté, la politique c’est aussi gouverner, je ne parle pas de légiférer, ça c’est de la fabrication d’idéaux à la chaîne, mais de gouverner, de tenir un peuple,  et gouverner, c’est quelque chose de fondamentalement amoral, ça ne peut tenir compte d’aucun idéal. Ca va de passer des accords avec les uns pour diviser les autres par exemple, on vient de le voir encore pendant les grèves, jusqu’à, je ne sais pas, tuer son ennemi. Par exemple, on pourrait dire que Villepin est en train de se faire assassiner politiquement, que l’attaque est féroce et sans pitié, que ce soit ses propres stratégies qui lui retombent dessus, comme ça semble être son habitude, ou qu’il soit parfaitement innocent, peu importe, la tentative est sacrément mauvaise et revancharde. Là, on le voit quand même se débattre, c’est très dur, c’est vraiment cruel à voir, parce qu’on sait qu’il a une marge de manœuvre très ténue, puisqu’il ne peut pas se défendre, au risque d’avoir l’air d’un fou qui crie au complot.  Il ne peut que suggérer, émettre des hypothèses et jouer l’innocent, ce qu’il fait très subtilement du reste, avec un talent et un sang-froid qui épatent. Là, la division de groupes contestataires ou l’assassinat politique, ça n’a plus rien à voir avec les dogmes, on peut dire que ça va à l’essentiel, c’est même plutôt de l’ordre du combat de chiens qui essaient de sauver leurs peaux. Je pourrais prendre plein d’exemples comme ça. « Il y a si loin de la manière dont on vit à celle dont on devrait vivre, qu’en n’étudiant que cette dernière on apprend plutôt à se ruiner qu’à se conserver ; et celui qui veut en tout et partout se montrer homme de bien ne peut manquer de périr au milieu de tant de méchants. » (Machiavel) En quelque sorte on a d’un côté ce qu’on devrait faire, ça c’est la loi, c’est les dogmes, etc… et de l’autre on a la manière dont on vit. Bon, la politique, une fois débarrassée des idéaux, parce que c’est à ça que j’arrive, c’est quand on aborde la manière dont on vit, concrètement, sans les dogmes qui n’aident vraiment pas à y voir clair. Et ça n’a rien à voir avec la real politique, ça, c’est une idée gerbante, c’est vraiment un alibi pour excuser les trucs les plus dégueulasses sous prétexte qu’on n’aurait pas le choix. Ce n’est pas non plus un truc à la Saul Alinsky, du genre comprendre la réalité des gens afin de l’utiliser pour arriver à ses fins, parce que ça, c’est de la manipulation et que contrairement à lui, contrairement aux communistes, contrairement aux résistants, je ne pense pas que la fin justifie les moyens, la fin, c’est un idéal, et comme tous les idéaux, ça justifie tout et rien. Non, non, je parle d’envisager la manière dont on vit concrètement, sans idéaux en amont, sans fin en aval, sans que ce soit situé par rapport à quoi que ce soit. Vous vous rappelez ces grilles, ces définitions qui tombent dans l’art par la force des choses…

Enfin, le dernier exemple, la philosophie. A quoi elle sert, comment on s’en sert une fois les idéaux tombés ? Parce que bon, le rapport aux idéaux, il tient toujours, il est même plus resserré que jamais… Eh bien, on peut essayer de voir déjà comment il fonctionne ce rapport, regarder son articulation, sur quoi il s’appuie, et on peut voir que ce rapport, on le retrouve partout, dans les images que l’on se fabrique pour se situer, dans la situation même, et on ne va pas fermer cette piste, on ne va pas fermer de porte, ce serait idiot, on a vu plus haut que l’idéal, c’est aussi de l’augmentation de puissance, mais on peut être amené à ouvrir d’autres pistes, à aller chercher le conatus chez Spinoza, parce que lui, par exemple, il ne définit pas la substance, il la laisse à Dieu qu’il renvoie à ses affaires, Spinoza, lui il ne définit pas, il dessine une dynamique, ça fait écrouler les universaux ça, c’est très fort, ça peut être très utile, pas forcément tel quel, on peut explorer tout ce qu’on peut en faire, et par exemple avec la jouissance et la faim, qu’est-ce que ça donne ? On peut aussi aller chercher le pragmatisme machiavélien, et non machiavélique donc, qui ouvre une piste par delà bien et mal comme on dit chez Nietzsche, ça peut rendre possible beaucoup de choses ça aussi… donc dans le domaine ontologique, éthique, politique, la philosophie elle a beaucoup de possibilités à saisir et à rendre une fois les idéaux tombés. Vous voyez mieux les pistes que je m’enthousiasme à explorer maintenant ?

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Protégé : Bernard-Henri Lévy et la mort de la mort de la philosophie

Posted in bric à brac philosophique, la mort de la mort de la philosophie by claude pérès on 10 octobre 2007

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